Créé au Festival d’Avignon l’été dernier, refondé à l’occasion de sa reprise, Archée offre cette fois un voyage hypnotique qui embarque aussitôt le public. Des cris dans la nuit, se répondant comme dans un rituel de reconnaissance, créent d’emblée un autre espace-temps. Puis sept femmes apparaissent. Silencieuses, discrètes, très lentes. En face à face, elles échangent leur souffle puis développent une ronde étrange où l’on se soutient sans se toucher.
S’inspirant d’un art guerrier du tir à l’arc pratiqué par des femmes japonaises, la chorégraphe-plasticienne Mylène Benoit invente sur scène une communauté féminine, détachée du patriarcat, qui traverse les époques et les civilisations. Amazones quand elles se rassemblent en cohorte. Orientales quand elles baignent dans l’intimité d’un hammam. Chamaniques, enfin, quand, enduites d’onguents, elles laissent leurs traces partout, chacune de manière insolite. Portée par le violoncelle amplifié de Pénélope Michel et rythmée par les effets lumineux de Rima Ben Rahim, cette ode au féminin a la puissance des rêves.