L’HERBE [sur un paysage interstitiel]

MYLENE BENOIT + MATHIEU BOUVIER

Installation : vidéo Beta digital 10’, rétro-projection sur écran suspendu (140×80 cm), son quadriphonique + tapisserie d’Aubusson (132 x 76 cm) + photographie aérienne (450 x 300 cm) + herbe naturelle  + site Internet.

Cette installation créée au Fresnoy, Studio national des arts contemporains en 2004, réunit et confronte dans un même espace de représentation les différents éléments de notre investigation sur le paysage interstitiel de la métropole lilloise.

Une tapisserie et un film sont présentés en vis-à-vis, de part et d’autre d’une grande photo aérienne imprimée sur une bâche tendue au sol. Cette photo aérienne, issue de la campagne de prise de vue orthographique menée en 2001 par la Communauté Urbaine de Lille, donne à voir la portion de territoire que nous avons arpentée, dans laquelle évoluent également les protagonistes du film « la meute ». L’image est imprimée sur une toile dont la trame est ajourée : durant tout le temps de l’exposition, une herbe naturelle pousse à travers les interstices de la toile, aux endroits découverts lors de nos randonnées, et foulés par les pas de la meute ; cette herbe désigne les “taches blanches”, zones sans usage, qui délient encore la trame urbaine de la métropole lilloise.

Le film, la tapisserie et la carte envahie d’herbe, établissent un réseau d’échanges formels et de signifiances :

• avec son motif d’herbe foulée, la tapisserie pérennise un gros plan de détail du film qui lui fait face.

• projeté sur un écran de mêmes dimensions que la tapisserie, le film tisse, avec une étrange course pédestre comme fil d’Ariane, un patchwork de paysages interstitiels insinués dans la trame urbaine.

• la carte des «taches blanches»  s’inscrit progressivement sur celle du territoire (la photographie aérienne) à mesure que l’herbe s’insinue dans sa trame.

L’HERBE [sur un paysage interstitiel]
Création 2004